Le retour des beaux jours signifie le retour des parasites : tiques, puces ou moustiques qui peuvent être à l’origine de pathologies graves chez les animaux. Ces parasites peuvent également être porteurs de maladies transmissibles à l’homme. Pour protéger les animaux domestiques, le recours à des antiparasitaires externes est une solution efficace. Il convient cependant de veiller au bon usage de ces médicaments vétérinaires, en particulier vis-à-vis des médicaments antiparasitaires pour chiens à base de perméthrine, qui sont toxiques pour les chats.

Les autorisations de mise sur le marché des médicaments vétérinaires sont délivrées pour une espèce animale donnée. Il est donc important de respecter l’espèce pour laquelle est destiné chaque médicament vétérinaire. Les antiparasitaires externes à base de perméthrine destinés aux chiens peuvent entrainer des effets graves chez le chat, notamment des troubles neurologiques (tremblements, convulsions, ataxie, agitation, coma) associés parfois à des troubles digestifs, pouvant être mortels, du fait de l’incapacité du chat à éliminer le composé de son organisme. Avec certaines formulations concentrées comme les produits en pipettes, quelques gouttes sur la peau ou léchées peuvent suffire à induire des effets graves chez les chats les plus sensibles. 

Des accidents graves toujours signalés 

Malgré les mesures de communication déployées auprès des vétérinaires et des propriétaires d’animaux, et la mention de la contre-indication absolue concernant les chats sur les emballages et les notices d’utilisation des antiparasitaires contenant de la perméthrine, des accidents continuent à se produire. De janvier 2019 à décembre 2020, l’Anses a enregistré 179 déclarations d’effets indésirables chez des chats après administration de traitements à base de perméthrine. 67 ont été jugées graves et cinq chats sont morts suite à l’utilisation d’un médicament antiparasitaire pour chien. 

Conseils pour éviter les intoxications 

Dans ce contexte, l’Anses rappelle aux propriétaires de chats de ne pas traiter leur animal avec les médicaments vétérinaires destinés aux chiens contenant de la perméthrine. En cas d’exposition accidentelle, et même si des effets indésirables ne sont pas encore survenus, il est recommandé de laver le chat avec de l’eau tiède et du savon ou du liquide vaisselle et de demander rapidement conseil à un vétérinaire.

Pour éviter que les chats ne soient exposés accidentellement au produit dans les foyers où plusieurs espèces animales sont présentes, il convient de tenir les chiens traités à l’écart des chats jusqu’à ce que le site d’application du traitement antiparasitaire soit sec et de s’assurer que les chats ne puissent pas lécher les chiens à l’endroit où le produit  été appliqué.

Attention cependant…

Il est inutile de traiter les puces quand il n’y en a pas. Il est souvent préférable de vacciner contre la piroplasmose plutôt que de traiter contre les tiques.
  • Les antiparasitaires sont des produits dangereux pour l’environnement, en particulier, tous les insectes et les mammifères et oiseaux insectivores ! Il convient de ne traiter qu’en cas d’infestation et selon les prescriptions précises de votre vétérinaire. Il faudra veiller à ramasser les crottes en cas d’utilisation d’un antiparasitaire par voie orale, au moins pendant le temps d’efficacité du traitement.
  • Les antiparasitaires ne sont pas anodins pour la santé de votre animal.
  • Les antiparasitaires peuvent laisser des résidus toxiques dans votre environnement et celui de vos enfants.
 
En effet, les labos et nombre de confrères vendent des APE à longueur d’années. C’est une source non négligeable de pollution de l’environnement et de l’air intérieur. Les nouveaux APE par voie orale sont éliminés à 90 % par les selles sous forme native. Aucune étude d’impact n’est faite s’agissant des carnivores domestiques. On considère un peu vite que c’est peanuts !
 
Dr. Sylvain GIRODON
Vétérinaire
Comportementaliste

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