RENCONTRES NORMANDES DE LA MOBILITE DURABLE :
ENCORE UN LONG CHEMIN A PARCOURIR !
Alors que se tiennent jeudi 19 octobre à Caen les Rencontres normandes de la mobilité durable, le CREPAN estime qu’il reste énormément de chemin à parcourir pour atteindre cet objectif. Pire, l’association de défense de l’environnement doute de la volonté politique réelle de s’attaquer au report modal vers le rail, les transports collectifs, le vélo… , tant pour les personnes que pour le fret.
Le CREPAN vient de publier un numéro hors-série des Éphémères, son bulletin, sur la mobilité des personnes et des marchandises en Normandie. Il est téléchargeable sur www.crepan.org Fruit du travail conjoint d’un stagiaire et d’un bénévole, il dresse un constat peu optimiste sur la situation. Il rappelle le déséquilibre prononcé en faveur du transport routier. 78% des normands continuent d’utiliser leur voiture individuelle pour les trajets domicile-travail. Entre Bayeux et Caen, où l’offre ferroviaire est pourtant performante, ils utilisent à hauteur de 90% l’automobile pour se rendre au travail. A Caen, elle est même employée à hauteur de 37% sur des trajets inférieurs à 2 km. Pour le fret, la situation est alarmante : 97% des flux vers les autres régions depuis l’ex Basse-Normandie sont assurés par poids-lourds, le rail et le fluvio-maritime se partageant le petit 3% restant. Depuis les plans fret successifs de la SNCF, on compte désormais zéro wagons à Caen ou Cherbourg, contre des milliers de poids-lourds quotidiens !
Contribution à l’émission de gaz à effet de serre, pollution de l’air avec impact sur la santé publique, bruit, insécurité routière… Les conséquences de cette spirale infernale du tout routier sont nombreuses, sans que cela ne semble inquiéter nos décideurs politiques.
Selon l’association, cette situation résulte de la priorité accordée par une majorité d’élus aux 2×2 voies et autoroutes pendant ces quarante dernières années, au détriment du transport ferroviaire, ainsi qu’à la périurbanisation ou encore à l’absence de fiscalité environnementale. L’abandon irresponsable de l’écotaxe en est une triste illustration ! Malgré quelques projets intéressants de transports collectifs en site propre, comme le retour du tramway fer à Caen, ou la modernisation prochaine de la ligne ferroviaire Serqueux – Gisors pour le fret du port du Havre, les perspectives continuent d’être préoccupantes.
Les vieux schémas ont la vie dure, et les élus locaux et régionaux continuent de soutenir des projets incohérents avec la transition écologique : Inter-Ikéa à Fleury sur Orne et ses 700 voitures supplémentaires quotidiennes, Logidis et ses 700 à 1200 poids-lourds sans desserte ferroviaire fret envisagée, contournement autoroutier de Rouen ou encore relance par la Région de 2×2 voies mobilisant des financements importants faisant défaut au rail… Ces projets appartenant au passé favoriseront encore une fois le mode routier. Tant pis pour la santé et l’écologie !
Le CREPAN a formulé des propositions précises pour faire émerger une politique écologique des transports en Normandie. Chiche ?
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