Pour aller plus loin : télécharger la présentation et la plaquette
Ce à quoi vous vous engagez : la convention entre le CREPAN et vous
Face aux ravages causés par la graphiose sur les ormes de Normandie à partir de 1976 (2 millions d’arbres morts, environ 30 % du bois debout) et ses conséquences sur le bocage et les paysages régionaux, le CREPAN a réagi en lançant, en 1985/86, un inventaire des ormes encore sains en Normandie (départements du Calvados, de l’Eure, de la Manche et de l’Orne). Cette action a donné lieu à la constitution d’un réseau « ormes sains ».
Au cours des vingt dernières années, différentes actions de sauvegarde des ormes et du bocage ont été initiées par les CREPAN. Un peu plus de vingt ans après l’épidémie de graphiose, le CREPAN, soutenu par le Conseil Régional de Basse-Normandie, lance une action d’envergure pour faciliter le retour de l’orme dans le bocage normand.
L’action « Plantez des ormes ! » se divise en différents volets :
I) Sensibilisation du public
Le CREPAN a commencé, dès le printemps 2006, la sensibilisation du grand public à la problématique de l’orme en général mais plus particulièrement à la situation actuelle de l’orme dans notre région.
Une plaquette a été éditée explicitant l’implication du CREPAN et de la Région dans un travail en faveur de la réhabilitation de l’orme en Basse-Normandie.
Cette plaquette a été distribuée par le biais des adhérents (individuels et associatifs) du CREPAN et présentée directement au public lors de la participation du CREPAN à différentes manifestations : journée du Développement Durable à Louvigny, week-end de l’Environnement à Lisieux et surtout lors de la Foire Internationale de Caen où le CREPAN a tenu un stand au Village des Associations durant la totalité de la durée de l’événement (11 jours).
De plus, un film de quelques minutes de présentation de notre action a été réalisé par France Nature Environnement pour être inclus dans un DVD de présentation des actions les plus intéressantes réalisées par les associations de préservation de l’Environnement à travers la France. Ce DVD est actuellement en cours de montage.
II) Réactivation de l’« Observatoire Régional de l’Orme »
Créé sous l’impulsion du CREPAN au milieu des années 80, ce réseau régional a progressivement perdu de sa vitalité. L’implication financière actuelle du Conseil Régional de Basse-Normandie nous permet de le relancer.
Cette partie de l’action se décline en plusieurs parties :
- réaliser un inventaire exhaustif des ormes répertoriés comme sains en 1985/86 dont certains sujets ont fait l’objet de prélèvements par bouturage puis de conservation par clonage au CEMAGREF. Cet inventaire est actuellement quasiment terminé. Certains ormes restent toutefois introuvables du fait d’une localisation pas assez précise à l’époque. Cet inventaire avait été commencé en 2005 dans le cadre d’un stage de maîtrise de la faculté de Caen effectué au CREPAN par Mr Julien Rousseau. Par manque de temps, ce travail n’a pas pu être achevé. Ce bilan doit être maintenant terminé pour avoir une vision complète du devenir de ces arbres.
- relancer le recensement d’ormes considérés comme sains (diamètre du tronc supérieur à 30 cm à 1,30m du sol) par l’intermédiaire de l’envoi d’une lettre circulaire aux différents acteurs régionaux (Etat, collectivités, gestionnaires de l’environnement, parcs naturels, lycées agricoles, associations,…) et du grand public par le biais de la distribution de notre plaquette. Dans la mesure de nos moyens, tous les ormes signalés font ou feront l’objet d’une visite de contrôle avec description et localisation précises (coordonnées GPS).
- mettre en place un suivi local par la désignation de correspondants locaux chargés de la surveillance des ormes déjà localisés dans le but d’en assurer un suivi régulier et pérenne. Cet ancrage local permettra un suivi plus aisé et plus régulier.
III) Mise en place de chantiers de replantation expérimentale
Parmi les arbres considérés comme sains répertoriés, 60 ont fait l’objet de prélèvements de boutures en vue de leur clonage. Ces clones ont ultérieurement été intégrés dans la Collection nationale de clones d’ormes constituée et gérée par le Cemagref de Nogent-sur-Vernisson (45) à la demande du Ministère de l’Agriculture (Direction des Forêts).
Des opérations de plantations expérimentales des individus les plus résistants parmi ces clones sont menées dans le cadre d’un partenariat CEMAGREF / CREPAN. La majeure partie (162 ormes) seront mis en place sur un Espace Naturel Sensible en partenariat avec le Conseil Général du Calvados. Une centaine d’autres seront répartis chez d’autres partenaires : l’Ecole du paysage et de l’Horticulture de St Gabriel-Brécy (14), le Conservatoire Fédératif des Espaces Naturels de Basse-Normandie, l’association le Lucane des Costils, Mr. Lange et Mme Texier, propriétaires privés.
Le CREPAN a été désigné par le CEMAGREF comme opérateur régional pour la Basse-Normandie. Il se chargera de la mise en place du dispositif expérimental (plantation des clones d’ormes gracieusement fournis par le CEMAGREF) et de l’établissement d’une convention entre le CEMAGREF, le CREPAN et le Propriétaire rappelant brièvement les droits et devoirs de chacun :
- choix des clones et définition du dispositif expérimental par le CEMAGREF
- fourniture gracieuse des plants par le CEMAGREF
- engagement du propriétaire à respecter le protocole de mise en place du dispositif et à entretenir la plantation pendant 15 ans
- engagement du CREPAN et du propriétaire à ne pas multiplier les clones fournis sans autorisation du CEMAGREF ou de la Commission Ressources Génétiques Forestières
- co-publication des résultats recueillis dans cette expérimentation.
L’objectif de cet essai est l’évaluation in fine de l’adaptation (vigueur, résistance aux maladies et insectes ravageurs, …) et de la valeur ornementale (port, aspect du feuillage, …) des clones en test.
Le suivi expérimental annuel de ce dispositif sera simple et réalisé par le CREPAN en lien avec le CEMAGREF. Hormis la mensuration de la hauteur des plants à la plantation et en fin de première année, ce suivi nécessitera seulement la notation des « problèmes » (symptômes de graphiose, mortalité naturelle ou accidentelle) au fur et à mesure de leur apparition.
Afin de laisser aux aléas climatiques ou pathologiques le temps d’affecter la plantation, il conviendra d’attendre au moins 5 ans avant de chercher à tirer les premières conclusions de cette expérimentation. Ce n’est qu’au bout d’une quinzaine d’années que les véritables enseignements de l’essai pourront être fermement établis…