Alors que le Gouvernement présentait un énième plan visant à tenter d’enrayer le déclin de la biodiversité, un nouvel exemple local montrait la méconnaissance et l’absence de sensibilisation des élus locaux sur le sujet. Et ce malgré la communication « Bayeux passe au vert » vantant sa gestion différenciée des parcs et jardins ! En 2013, un projet d’aménagement de l’enclave naturelle située dans le quartier d’Argouges à Bayeux est lancé, porté par le groupe local de la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Refuge de biodiversité, support pour l’éducation à l’environnement des enfants scolarisés à proximité, lieu de promenade, ce projet co-construit avec la ville, les associations, les habitants… est intéressant. Lors de la coupure du ruban tricolore, la mairie indique vouloir en faire la vitrine de sa politique environnementale. La création d’une petite zone humide en milieu urbain était particulièrement bienvenue et logique compte-tenu du dynamisme de Bayeux Intercom aux côtés du Conservatoire d’Espaces Naturels pour la sauvegarde des mares. Creusée en 2016 par les élèves d’un lycée horticole, et malgré une bâche percée, elle abritait une colonie de rainettes vertes (Hyla arborea), espèce protégée au niveau national et européen. Pourtant, fin juin 2018, patatras ! La ville comble en catimini la mare, prétextant un danger pour la sécurité des enfants, malgré les barrières… Une solution pour améliorer l’étanchéité et la sécurité du point d’eau était possible. Le signal envoyé est très négatif, les mares sont dangereuses et sans intérêt, elles doivent être comblées. Et il est possible de détruire des espèces protégées et leur habitat en toute impunité. Scandalisées, la LPO et le CREPAN organisent une action médiatique largement relayée par la presse et demandent à la mairie le creusement d’une nouvelle mare. Un signalement sur les sentinelles de l’environnement est effectué et l’Agence Française de Biodiversité est avisée. Affaire à suivre, mais espérons une issue heureuse comme pour la zone humide proche de la gare Celle-ci était sauvée d’un projet destructeur en 2001 suite à un contentieux du GRAPE, et dont les élus se sont emparés dix ans après du projet de gestion conservatoire et d’ouverture au public !

Marc LE ROCHAIS, bénévole CREPAN

 

 

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