Le CREPAN s’oppose à la destruction de 4 loups supplémentaires sur le période 2016-2017, alors que le nombre de loup à abattre pour cette période était déjà fixé à 36.

Ces arrêtés interviennent en contradiction avec la protection posée au niveau européen par la Directive Habitats et celle posée au niveau national par le Plan Loup 2013-2017.

Rappelons que le loup est une espèce protégée par le code de l’environnement et que sa destruction doit faire l’objet d’une autorisation par dérogation à la protection posée. Les conditions cumulatives pour accorder cette dérogation sont posées par l’article L. 411-2 du code de l’environnement (absence d’autre solution satisfaisante, ne pas nuire au maintien de l’espèce dans un état de conservation favorable et dans le but de prévenir des dommages importants à l’élevage).

L’Etat affirme lui-même dans sa note d’accompagnement de ces projets d’arrêtés que « Pour les années à venir, il conviendrait d’éviter d’avoir à prendre de telles dispositions complémentaires, l’objectif étant que le nombre maximal de loups pouvant être détruits soit fixé à la fin juin de chaque campagne et ne soit plus réexaminé « . Il conviendrait d’appliquer cette conclusion rationnelle dès cette année.

Aucune précaution n’apparait quant à la gestion du nombre de loups pouvant être détruits, aucune consigne ne rappelle que les tirs de loup ne doivent concerner que les cas de prédation les plus critiques sur des troupeaux protégés.

D’autre part, dans l’arrêté annuel le nombre de loups à abattre a été fixé à 36, sur la base d’éléments scientifiques, permettant de garantir le bon état de conservation du loup. Comment alors pourrait-on accepter que ce nombre soit modifié, en cours d’année, alors que les éléments scientifiques sont restés les mêmes ? Si ce n’est en considérant que l’évaluation scientifique était peu solide ou alors que l’Etat n’en tient délibérément pas compte.

De plus, la France manque d’une part à l’obligation de protection et de maintien du loup dans un état de conservation favorable posée par l’Union Européenne et d’autre part à ses engagements pris dans le Plan Loup. En effet, selon les chiffres fournis par l’Etat, on s’aperçoit qu’en passant de 36 à 40 loups, les risques que l’espèce régresse ou stagne s’élèvent à 70%

Les données fournies par l’ONCFS concernant les populations de loups en France, à savoir, 301 loups en mars 2014, 282 en mars 2015 et 292 en mars 2016, ne permettent pas de tolérer une augmentation du plafond annuel, alors que celui-ci était déjà trop élevé.

Aussi, il est important de souligner qu’aucun bilan n’a été réalisé quant à la mise en œuvre des tirs autorisés, effectués depuis 2014, et de leur impact effectif sur la baisse des dégâts sur les troupeaux. De la même manière, aucune évaluation relative aux impacts des tirs sur la population de loups et sur sa dynamique n’a été produite, alors même que les dernières données de l’ONCFS font état d’une baisse de la population, ce qui va à l’encontre des engagements français au niveau européen et national.

Le Conseil national de protection de la nature (CNPN) a rendu à une très large majorité, un avis défavorable à ces deux projets d’arrêtés de tuer 4 loups de plus.

 

Vous aussi dites non à l’abattage de 4 loups supplémentaires en participant à la consultation du public ouverte jusqu’au 21 février 2017.

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