Des adhérents du CREPAN résidant dans le Bessin observent depuis quelques mois des procédés de gestion des déchets anormaux et contraires à la législation environnementale. Ceux-ci entraînent des impacts pour la santé publique, la préservation de l’eau, de l’air, des sols et de la biodiversité, sans parler de l’aspect négatif pour le paysage. Particuliers et professionnels indélicats doivent changer certaines pratiques, sous peine de verbalisation, c’est le message que le CREPAN fera passer auprès des autorités compétentes ! D’autant plus que le territoire du Bessin dispose d’un réseau performant de déchèteries gérées par le SEROC.
Mais de quoi s’agit-il ?
*Des abandons sauvages de déchets : au bord de chemins creux, fossés ou pire encore dans des zones humides aux fonctions écologiques essentielles telles que les mares. Ainsi, dans le marais de Ver sur mer pourtant espace naturel protégé, des restes de peinture dégageant une odeur de solvant ont été déversés dans un fossé sur plusieurs mètres. Le Conservatoire du Littoral gestionnaire du site a été alerté. Plusieurs mares du Bessin et coins de parcelles agricoles servent de mini décharges sauvages, tandis que certaines haies et chemins du bocage sont jonchés de dépôts, parfois anciens. On retrouve tout type de déchets malheureusement. : plastiques, déchets de chantiers, déchets d’équipements électriques et électroniques… La situation est pourtant connue de tous mais rien ne bouge…
*Des brûlages de déchets du bâtiment : cette pratique fréquente sur les chantiers émet un cocktail de substances nocives (oxydes d’azote, acide chlorhydrique, dioxines, formaldéhyde…), dangereuses pour la santé à la fois des salariés des entreprises et des riverains. Les produits chimiques résultants de la combustion sont en effet irritants, allergisants et cancérigènes pour certains. Outre la pollution de l’air, les sols peuvent être contaminés pendant plusieurs années. Cette pratique est totalement illégale (article 84 du règlement sanitaire départemental) et punie d’amendes.
*Des brûlages de déchets verts (branchages, feuilles, tontes…). Un travail d’information sera à mener car c’est souvent méconnu : l’incinération à l’air libre des biodéchets est proscrite sauf dérogations et représente un problème de santé publique : émission de particules fines, d’hydrocarbures aromatiques polycycliques… sans compter la gêne pour le voisinage. Les conséquences sur l’environnement et la santé ne sont pas neutres ! Le broyage et le compostage individuel sont à privilégier. Le broyage collectif est lui à développer notamment pour les gros volumes de branches, comme l’a organisé le SMICTOM de la Bruyère près de Caen.
Pour cerner davantage l’étendue du problème, le CREPAN propose aux citoyens soucieux de l’environnement, de la santé et de la qualité de vie de signaler à l’association (crepan@gmail.com ou par courrier 74 Boulevard Dunois 14000 CAEN) les dépôts sauvages de déchets, en précisant le lieu (commune, lieu dit) et si possible accompagné d’une photo. Nous pourrons ainsi donner aux gens des informations pour agir en faveur de l’arrêt et la résorption des dépôts, et les soutenir si besoin le cas échéant.
