Françis BIA, Administrateur de FNE Normandie
Un Grand Projet Inutile jugé par les associations et fédérations de l’Environnement. Pour apporter une réponse durable aux exigences de mobilité de 2025, le maître d’ouvrage propose un projet développé pendant les 1970.
L’adaptation au changement climatique demande des choix appropriés pour les déplacements, or la proposition de poursuivre les réalisations de nouvelles infrastructures qui s’ajoutent à un réseau déjà dense ne peut que contribuer à une dégradation de la situation actuelle, une certitude dénoncée par l’Autorité Environnementale.
Les trafics de transit, trafic largement mis en cause par le maître d’ouvrage, dans les difficultés de circulation en centre-d ’agglomération, sont des trafics dépendants des échanges, avec des coûts concurrentiels orientés vers le moins disant. Par des arrêtés préfectoraux, ces trafics trouvent globalement des exutoires à l’est et à l’ouest de l’agglomération. La congestion quotidienne, lors des heures de pointe, concerne les navetteurs, mais principalement la circulation des habitants de l’agglomération, puisque 60 % du trafic par voiture des habitants de l’agglomération parcourt moins de 6 km.
La réalisation d’une infrastructure de 41 km, estimée à plus de 1 milliard d’euro, avec de nombreux viaducs et échangeurs, au-delà du périmètre des contraintes et proposant la concession ne peut reléguer cette infrastructure que dans les mauvais coups comme l’A65 et s’avérer aussi peu pertinente que l’A150. Le commissariat Général au développement Durable pointe éventuellement le manque d’efficience.
Cependant les atteintes à l’environnement Naturel et Humain seront tangibles.
La dégradation des espaces remarquables, la destruction des habitas et les césures occasionnées dans des vallées au plus près de l’agglomération ne pourront que contribuer à la destruction de la biodiversité et à une nouvelle dégradation de la qualité de vie pour les péri- et urbains. Les modifications substantielles, sur la structure du système karstique fissuré, comme déjà remarquées sur de nombreux captages et aires d’alimentation, sont des facteurs aggravants et accentuent la vulnérabilité de l’eau potable et la pérennité de son approvisionnement, une pérennité remise en question pendant les séquences nouvelles de stress hydrique.
La demande actuelle des grandes agglomérations pour un approvisionnement local, de produits agricoles de qualité, devrait conforter la métropole Rouennaise à réorienter ces choix, et de manière conservatoire, remettre en cause l’abandon des 160 hectares de terres arables, terres dédiées notamment, dans un passé récent au maraîchage et à la poly culture.
La métropole s’est emparée des problématiques de ruissellements, elle doit examiner avec circonspection, l’impact d’une destruction de plus de 80 hectares de sols forestiers notamment en forêt de pente. Les inondations récentes des bassins versants de l’Austreberthe illustrent la faiblesse des réponses techniques confrontées aux phénomènes climatiques de plus en plus violents.
Les associations locales, les fédérations, nationale FNE et régionale FNE Normandie, rappellent leurs contributions à l’enquête publique et réitère la nécessité d’une démarche innovante et adaptée aux exigences climatiques et écologiques pour dessiner les futures mobilités.