Piéger ou ne pas piéger, telle est la question !
Les frelons asiatiques sont arrivés aussi dans notre région et y sont installés, plus question de les éradiquer mais ils exercent encore une pression supplémentaire sur les malheureuses abeilles qui sont déjà bien fatiguées, on le sait, alors l’UNAF, principal syndicat d’apiculteurs prêche pour le piégeage avec des pièges appâts classiques qui fonctionnent aussi malheureusement sur d’autres insectes d’où l’ire des naturalistes purs et durs !
Que faire ? Dire aux apiculteurs de rester les bras croisés, cela paraît compliqué, d’ailleurs ils ont des arguments, par exemple, citons l’UNAF : « Sur la non-sélectivité des pièges, les apiculteurs sont les premiers à regretter qu’aucun piège sélectif n’ait été trouvé par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) malgré les financements alloués ! Mais la question de l’impact sur l’entomofaune doit être posée de manière différente. En effet, le frelon asiatique ne s’attaque pas qu’aux abeilles mellifères et il chasse de nombreuses espèces d’insectes : abeilles sauvages, mouches, papillons, coccinelles, chenilles, guêpes, etc. Piéger les reines fondatrices pour éviter le développement d’un nid hébergeant plusieurs milliers d’individus permet donc de limiter les dégâts qu’occasionnerait sur la biodiversité le développement d’un de ces nids. »
Actuellement l’idée serait de piéger au bon moment et dans des lieux choisis c’est-à-dire :
– de piéger, de fin juin à mi-novembre, uniquement à proximité des ruchers attaqués pour faire diminuer la pression de prédation, en utilisant comme appât le jus de cirier (plus « sélectif » que la bière).
– de participer à des campagnes locales organisées de détection et de destruction des nids.
Le piégeage de printemps porte beaucoup plus à polémique et des études sont en cours (MNHN, INRA, ITSAP, OPIE),
La recommandation est actuellement de cesser tout piégeage si l’on attrape du frelon européen qui, rappelons-le a un statut d’espèce protégée en Allemagne, voire utile pour les ruches …
Une rencontre FNE, MNHN, OPIE, UNAF est programmée rapidement pour définir une position commune claire (si possible !), à suivre donc.
Claudine JOLY
Présidente du CREPAN